Mon double et moi même...

Bien amusé hier soir,

bien dormi cette nuit,

Bien mangé ce midi….

Ho la vache!! C’est celle là qui fait mal, celle d’après la bonne bouffe, celle qui aspire à emplir les poumons tout autant que tu viens de te remplir l’estomac, la chienne!

Tel Ulysse confronté au chant des sirènes, va-t-il falloir que je m’attache pour résister à son appel, cri strident me perforant les oreilles, me faisant chercher sous l’canapé s’il n’y en a pas une de tombée il y a longtemps, qui pourrait faire office de craquage quasi involontaire?

Rien, que dalle, ouf….

Je n’irais pas à la carotte, interdiction formelle, morale et physique, même pas y penser…

T’imagines même pas l’engueulade par moi-même et d’autres (surtout une qui a promis de faire la gueule plus de deux minutes si j’y vais), je crains bien trop ça pour y aller, alors oui, voila, je m’attache….

Je m’attache au clavier, ça ne se fait pas d’arrêter un texte en plein milieu…

Je m’attache à mes pensées, tellement plus bleues, roses, ensoleillées, que ces volutes qui encombreraient à nouveau mon atmosphère….

Je m’attache à mes futures nouvelles habitudes, au lieu d’en griller une après avoir mangé, que faire maintenant? La force de l’habitude est bien supérieure à celle de tant d’ennemis déjà écrasés sans efforts depuis belle lurette….

Je m’attache au fait que six jours sans clopes, c’est le temps qu’un éventuel créateur a mis pour fabriquer notre monde….vu comme ça, c’est énorme, non?

Je m’attache au fait que demain, c’est le septième jour, celui du seigneur, et là, le seigneur, c’est moi….

Je domine sans faiblir cette addiction, c’est moi qui l’ai créée, c’est moi qui la détruirais.

Sans merci, sans pitié, sans regret, avec humilité, certes, mais rien d’autre…

Elle ne m’aura pas, je suis son maître…

Et finalement, c’est elle que j’attache…

Gagné, encore une de gagnée…

Verbal K.

(Existe sans tabac mais avec vilaines habitudes à combattre depuis le 5 juillet 2009)

Depuis hier matin, je sentais la journée longue et difficile.
Quelques mauvaises nouvelles du matin, d'autres le midi, un long périple vers la vérité qui se trouve définitivement ailleurs, cocktail, pleurs, apéro, frites, tentative de dodo avec un chat pas si sauvage au final, mon intuition matinale se révélait être justifiée...
Heureusement, bien que triste, la présence d'un patch d'un mètre soixante deux , même en pleins déboires, me fut d'une aide fort appréciable...
Mais que dire d'aujourd'hui, après cette courte nuit, d'angoisses en stress (et pourquoi ne mettrait on pas un troisième "s" à stress quand il est au pluriel? ), l'impression d'être un hamster sous ecstasy cherchant en vain la sortie de sa roue, attendant nouvelles, sachant qu'elle ne peuvent être bonnes, mais elles auraient au moins le mérite d'en être.
Pffff....
Dure soirée qui s'annonce, l'attente, la peur un peu, le non savoir.... dur....
Ce putains d'carottes en néon qui vont jusqu'à faire des clins d'oeil dans ma tête me tapent sur le système, putain Verbal!! Fumer tue!!! C'est sur, c'est vu à la télé, sur facebook et ils en parlent même dans santé magazine, il te faut quoi comme preuve pour tenir le coup? Trois mois d'cancer? Un râteau parce que tu pues la clope? Un non fumeur qui gagne à l'euromillion avec la monnaie que tu rassemblais pour acheter un paquet?
Tu es un faible, un lâche, tu vas craquer! T'es qu'une merde Verbal, tu pues la défaite encore plus que le vieux goudron que tu craches les ptits matins d'hiver!!
Et soudain, un téléphone qui sonne, une conversation qui dure encore moins longtemps que la période maximale de colère de quelqu'un que j'aime beaucoup, et c'est tout....
Zen....
Toujours aussi triste, mais....
Zen....
Fumer? Moi? Jamais d'la vie!
Zen....
T'es l'plus fort Verbal, t'es l'plus fort j'te dis...
Zen....
Merci, et passes une bonne nuit....
Zen......

Verbal K.
(Existe temporairement détendu et sans tabac depuis le 05 juillet 2009)

Le quatre juillet, vernissage d'une expo...
Quelques verres, des amuses gueule, des poignées de mains à gogo, probablement une fin de soirée pleine d'ivresse, et des clopes...
A foison les clopes, à s'en détruire l'arrière gorge, à s'en faire péter les poumons comme si c'étaient les dernières....
D'ailleurs, ce seront les dernières...
C'est comme ça que ma dernière soirée en compagnie de mes sucettes à cancer se déroulera...
Comme d'autres se prennent une dernière cuite, je me prendrais une dernière dose de suicide goudronique, une dernière série de cliquetis de briquet, de premières bouffées qui arrachent juste ce qu'il faut pour avoir cette sensation si agréable...
Les dernières cibiches dans le froid de la nuit, pendant que la musique résonne à l'intérieur des murs, pendant que les clubbeurs invétérés et "extasiés" continueront de sauter tel d'insouciants kangourous hyper vitaminés, n'imaginant même pas que mon drame commence à l'heure où le soleil se lève....

Le lendemain, 05 juillet, une petite puce de 4 ans prendra fièrement ce qu'il reste de mon paquet, et pendant que je m'initierais à la pose du patch, le jettera sans ménagement et avec un grand sourire à la poubelle... tout comme elle l'a fait avec sa tétine....
"ça y est parrain, c'est terminé"... Quel aplomb pour son âge...
C'est comme ça qu'elle m'a dit qu'elle l'imaginait, cet arrêt, cette promesse, donc c'est comme ça que ça se passera.... Elle fera le geste que je n'ai pas réussi à faire moi même, où plutôt celui que j'ai réussi à faire il y a quelques années, elle n'était pas encore née, avant de replonger....
134 euros pour guérir...
Quand on voit le prix de la méthadone, du subbutex et autres, on se dit que finalement, j'ai bien fait d'attaquer la clope plutôt que l'héro il y a quelques années, c'est une addiction bien plus raisonnable...
Des conseils? Du soutien? Des expériences à partager?
Je prends...
Des conseils ineptes de bien pensant à la vie si parfaite et qui n'ont jamais connu une véritable dépendance?
Allez vous faire enc... par un âne éléphantesquement monté et revenez me voir ensuite si vous avez encore la force de me casser les... pieds, mais là, maintenant, tout de suite, fermez là!
Merci.

J'angoisse déjà à l'idée de retrouver ces nuits à courir le marathon dans mon lit pour essayer de rattraper le sommeil qui me fuit, j'angoisse à cause de ces putains de tremblements inhérents à l'arrêt de cette merde, j'angoisse pour ces premiers apéros où je me goinfrerais de saloperies en cherchant partout dans ma veste ce putain d'paquet en carton, j'angoisse pour tout ce auquel je ne pense pas encore mais qui me pourrira la vie tant que je n'en aurait pas fini avec ça...

Un ancien collègue a arrêté 15 ans avant de replonger....
15 ans qu'il en crevait toujours d'envie...
Dis docteur, tu crois que j'vais guérir?
J'vais y arriver moi?
Aller, s'teuplait, dis moi...
J'angoisse.....

Verbal K.

(Existe aussi sans tabac, à partir du 05 juillet 2009 sur tous vos écrans…)

Bille de clown aime amuser ses proches,

il a toujours des sourires plein les poches,

ça ne l’empêche pas d’être un homme sérieux,

mais il trouve que sans rires, ses amis font vieux.

Il adore apporter aux autres ce qu’ils n’ont pas ou plus,

c’est bien pour ça que même lorsqu’il est trop tendu,

il s’arrache toujours pour lutter contre morosité,

pour fuir aussi, certainement, sa bien triste réalité.

Mais bille de clown parfois aussi déprime,

et préfèrerait souvent que ses amis devinent,

et que l’on pense à ses besoins plutôt qu’à ses apports,

car afficher joie au lieu de peine est un difficile effort.

C’est ainsi qu’il a pris sa décision, pleurs, mal de cœur,

à force de n’être considéré que comme un simple amuseur.

Ce soir, bille de clown s’est pendu haut et court…

Mais avec un élastique, vraiment quel balourd…

Verbal K.

Chaque larme que tu verses pour lui,

est une goutte d’acide déposée sur mon cœur,

chaque résidu de sel de cette eau non pluie,

est grain de sable érodant ma machine intérieure.

A l’heure où enfin il entrera dans ton couloir,

dans tes bras, étreint, il brisera mon non désespoir.

Ce bonheur naissant, je te le souhaite éternel,

mais ailleurs, pleurant, il sera triste ton ménestrel.

Sentiments perdus sur les sentiers entourant ton village,

fébrile et reclus, amours en chantier derrière mon grillage,

de bonnes intentions, mais loin de l’enfer ces routes sont pavées,

parcouru de tensions, que faire, à par redevenir ce dépravé?

Qu’il mérite cette place de choix que tu lui offres,

que ses amours pour toi ne soient jamais sur «　off　»,

qu’il me fasse oublier à quel point de toi je suis fou,

en t’offrant ce que tu espères et mérites, un point c’est tout.

Excuses valables ou non, qu’il ne hausse jamais le ton,

qu’il ne brise jamais cet être qui est si bon,

et au fond de moi, malgré cette merveille qui m’échappe,

tout les matins au réveil, je vendrais sourires en grappes.

Verbal K.